L'Histoire d'Évreux

1870

L'Histoire d'Évreux où l'on verra entre autres...
Que trente volontaires des fonderies de Navarre rejoignent le génie de la défense de Paris.

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Les événements fondateurs, les petites et grandes péripéties de la ville, les personnages marquants, les anecdotes diverses, les informations les plus variées...

1870


1870

Malgré une conjoncture plutôt défavorable pour le textile ébroïcien, Paul Gareau prend la direction de la fabrique de galoches de la rue Saint-Sauveur, fondée par M. Damour en 1854.


La même année (1870)

Le journal libéral L'Eure est fondé à Évreux.


La même année (1870)

Officier général de marine et conseiller général de l'Eure, Camille Clément de La Roncière-Le Noury est élu une second fois président de la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure. Il succède au préfet Arthur Tourangin.

Photo

L'amiral de La Roncière Le Noury dans le recueil "Personnalités françaises et étrangères sous le Second Empire"
© BNF-Gallica, département Estampes et photographie, 4-NA-329
Domaine public


La même année (1870)

La production du feuillard d'acier laminé à froid cesse aux usines de Navarre.


Le 3 février 1870

Pierre Michel Aumont lègue par testament olographe une somme permettant notamment l'achat de vêtements aux écoliers de Navarre.


Le 19 février 1870

Président honoraire du tribunal civil, conseiller général de l'Eure et maire d'Évreux depuis 1865, Nicolas-François Huet est fait officier de la Légion d’honneur.


Le 8 mars 1870

Entré à l’asile départemental d’aliénés d’Évreux pour une paralysie générale de premier degré, le pensionnaire H[...] perd connaissance puis meurt dans son lit, avant que les infirmiers, alertés par un râle intense, puissent intervenir à temps. Pratiquée par le docteur Henri Védie, directeur de l’établissement, l’autopsie révèle la présence de plusieurs fragments d’ascaris lumbricoides dans l'un des poumons et une vingtaine d’autres dans les intestins, certains atteignant près de quinze centimètres.


Le 16 mars 1870

Président du tribunal civil d'Évreux depuis mai 1869 et membre de plusieurs conseils d'administration, Louis-Antoine d'Imbleval est fait officier de l'Instruction publique.


Le 25 mars 1870

Le conseil municipal vote un nouvel arrêté pour la numérotation des immeubles d'Évreux.


Le 11 avril 1870

Le préfet Arthur Tourangin annonce aux intéressés que la commission d’enquête rejette pour le moment la demande faite par la ville d’Évreux d’établir une gare ferroviaire à Navarre, mais qu’elle n’est pas défavorable à l’établissement d’un petit embranchement industriel au profit des usines.


Le 13 avril 1870

La concession de la ligne ferroviaire d'Évreux à Elbeuf par Louviers, possession de Claude Girard, entrepreneur parisien de travaux publics, est reprise par la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Châlons-sur-Marne.


Le 14 avril 1870

Le conseil municipal décide de donner une largeur de dix mètres à la future rue du Président-Huet, laquelle longera la cour d'assises et reliera la rue Joséphine au boulevard Saint-Jean (actuelle rue Victor-Hugo).


Le 20 avril 1870

Mort au large de Montevideo en Uruguay, sur l'aviso Le Bruix qu'il commandait, d'Adolphe Marie Roüault de Coligny, officier de marine, vétéran de l'expédition du Mexique, aide de camp du vice-amiral et préfet maritime de Cherbourg, chevalier de la Légion d'honneur, et dont le mariage se tint à Évreux deux ans auparavant.


Le 30 avril 1870

La direction des usines de Navarre dément toute grève des fondeurs.


Début mai 1870

La compagnie de chemin de fer d'Orléans à Rouen intente une action en justice contre la petite compagnie de la ligne d'Acquigny à Évreux, pour usurpation de titre.


Le 2 mai 1870

Mort au palais épiscopal d'Évreux de Jean-Sébastien Adolphe Devoucoux, cofondateur de la Société éduenne des lettres, sciences et arts, prêtre gallican, évêque d'Évreux depuis 1858, président de la Société libre de l'Eure, archéologue et historien.


Le 8 mai 1870

Parmi les 32 014 votants de l'arrondissement d'Évreux, 22 296 se déclarent pour la nouvelle constitution impériale et 9 172 contre.


Le 11 mai 1870

Obsèques devant un important auditoire en la cathédrale Notre-Dame d’Évreux de Jean-Sébastien Adolphe Devoucoux, cofondateur de la Société éduenne des lettres, sciences et arts, prêtre gallican, évêque d'Évreux depuis 1858, président de la Société libre de l'Eure, archéologue et historien.


Le 14 mai 1870

Le quotidien national Le Temps dit de l'imprimeur ébroïcien Auguste Antoine Hérissey qu'il est :

[un] habile typographe normand qui pourrait rivaliser avec Perrin, de Lyon, et qui ne redoute, pas plus que lui, la comparaison avec les plus habiles producteurs de la typographie parisienne.


Le 16 mai 1870

Le préfet Arthur Tourangin autorise l'ouverture d'une nouvelle voie (actuelle rue du Président-Huet) qui longera la cour d'assises, et reliera la rue Joséphine au boulevard Saint-Jean (actuelle rue Victor-Hugo).


Le 17 mai 1870

Curé de l'église Saint-Pierre à Saumur, François Grolleau est nommé évêque d'Évreux par décret impérial.


Le 25 mai 1870

L’Association normande et la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure tiennent une séance collective dans l’amphithéâtre du jardin des plantes, à l’occasion du concours agricole régional d'Évreux.

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Le scarificateur primé de M. Bérenger dans le Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie domestique daté du 1.7.1870
© BNF-Gallica, département Sciences et techniques, S-4581
Domaine public


En juin 1870

La sécheresse semble s'installer sur l'Évrecin et l'approvisionnement en eau de la rivière Eure coûte 75 centimes l'hectolitre, bien que saturée de calcaire.


Le 27 juin 1870

Le conseil municipal vote l'acquisition d'une maison privée afin d'élargir la rue des Rosiers, laquelle va de la rue du Lycée (actuelle rue Jean-Jaurès), au-dessus du jardin botanique, jusqu'à la ruelle aux Loups (actuelle rue du Docteur-Louis-Bergouignan).


En juillet 1870Danville

Constatant des irrégularités dans le recensement des entrées au dernier concours régional agricole d'Évreux, le conseil municipal entend demander des comptes au sulfureux Eugène Janvier de La Motte, préfet bonapartiste mis en indisponibilité depuis avril 1868, et sur le point d’être mis en examen.


Le 26 juillet 1870

Depuis la ville de Paris qui est sur le point d'être assiégée par les armées prussiennes, l'amiral Camille Adalbert Marie Clément de La Roncière-Le Noury transmet une communication télégraphique au chef de gare d'Évreux.


Le 30 juillet 1870

Substitut du procureur à Évreux depuis novembre 1866, Lucien Gaultier de La Ferrière est promu procureur impérial à Pont-Audemer.


Le même jour (30.7.1870)

Substitut du procureur impérial à Bernay, Paul Petit est muté auprès du tribunal de première instance d'Évreux.


Le même jour (30.7.1870)

Juge à Louviers, Ernest Marie François Breton est muté au tribunal de première instance d'Évreux.


Le 13 août 1870

Magistrat, officier de la garde nationale, porte-drapeau et futur maire d'Évreux en 1874, Séraphin Cauët entre au conseil municipal.


Le 2 septembre 1870

Les autorités font arrêter tous les Allemands domiciliés à Paris et envisagent de les faire conduire par voiture cellulaire à la prison d'Évreux, celle de la Roquette étant désormais surpeuplée.


Le 4 septembre 1870

Dans la soirée, les Allemands domiciliés à Paris, arrêtés par les autorités, sont placés dans douze voitures cellulaires qui quittent la capitale pour rejoindre la prison d'Évreux.


Après le 4 septembre 1870

Haut-fonctionnaire dont la chute du Second Empire à mis un terme à sa carrière, Alfred Du Bois de Jancigny se retire à Évreux où il sera très actif dans les milieux catholiques : membre du conseil de fabrique de la Cathédrale Notre-Dame d'Évreux, président fondateur du Comité catholique d'Évreux, cofondateur du Comité libre de bienfaisance avec Charles de Maistre, Louis Joseph Marie Jules David Urvoy de Portzamparc, Louis-Pierre Odieuvre et M. Letellier-Aboissette, cofondateur avec Charles de Maistre de comités pour l'établissement d'écoles libres en ville, comme l'école Saint-Pierre, cofondateur avec son ami Georges L'Hopital et le même Charles de Maistre de l'Institut Saint-François-de-Salles, voulu par l'évêque François Grolleau, et enfin administrateur et secrétaire de la société anonyme de cet établissement.


Le 6 septembre 1870

Au surlendemain de la proclamation de la République depuis l'hôtel de ville de Paris, le magistrat Alexandre-Denis Fléau retrouve une seconde fois la préfecture de l'Eure. Il succède à Arthur Tourangin qui est contraint à prendre sa retraite.


Vers le 18 septembre 1870

Alors que les armées prussiennes sont sur le point d'encercler la capitale et d'établir un siège de quatre mois, trente personnels des fonderies de Navarre, à Évreux, se portent volontaires, et rejoignent le génie de la défense de Paris : l'ingénieur Constant Lepainteur, les contremaîtres Vallée et Legrain, M. Legrain, ouvrier et fils du contremaître précité, ainsi que Victor Auber, Frédéric Auber, Victor Breton, Théodule Gomber, Jean Jouarisse, François Ulpat, Lucien Farin, Augustin Petit, Auguste Houdoux, et Anatole Legendre, Auguste Miau, Jules Largesse, Léon Grouard, Vital Chéron, Désiré Lecoq, Paul Soyé, Eugène Énos, Émile Leboeuf, Aristide Chauvet, Édouard Stoquiaux, Charles Leroy, Jean Debonnier, Jeune Lecouvreur, Eugène Dépée, Germain Marchand et MM. Théry, Anfray, Guérin et Lemoine, tous ouvriers.

Photo

La défense de Paris par Dranes
© Library of Congress, Prints and Photographs Division, Tissandier collection LOT 13405 no.14
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Le 18 septembre 1870

La chute de Napoléon III et l'avènement de la troisième République permet à la place Bonaparte de retrouver le nom de « place Dupont-de-l'Eure ».


Le 20 septembre 1870

Parmi les six hommes exfiltrés avec des dépêches de Paris assiégé, seul le facteur des postes Simon Charles Létoile passe au travers des lignes ennemies et parvient à atteindre Évreux, non sans avoir échappé aux Prussiens en sautant dans un ruisseau, à hauteur de Maisons-Laffite.


Le 22 septembre 1870

L’ancien et sulfureux préfet Eugène Janvier de La Motte ne donnant suite aux différentes requêtes du conseil municipal d’Évreux, le maire Jean-Louis Lepouzé est contraint d’adresser au ministre de la Justice et au parquet une plainte pour faux et détournement d'argent public.


Le 23 septembre 1870

Le Neptune, ballon parti de Montmartre avec près de 40 000 lettres et piloté par Charles-Jules Duruof, atterrit près d'Évreux sans dommage.

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Le Neptune photographié par Nadar
© BNF-Gallica, Département Estampes et photographie, FOL-EO-15(11)
Domaine public


En octobre 1870

Protégée par 30 000 hommes dont une majorité de gardes nationaux mobiles, faiblement équipés, la ligne entre Chartres et Évreux fait face à de régulières incursions allemandes issues de quatre percées convergentes, prêtes à atteindre Le Mans.


Le 2 octobre 1870

Avec à son bord le téméraire Gaston Tissandier, un ballon-poste quitte l’usine à gaz de Vaugirard à Paris, avec une centaine de kilos de lettres et s’envole(rait) en direction d’Évreux, en passant au-dessus d'un camp prussien.


Le 3 octobre 1870

Un arrêté du maire Jean-Louis Lepouzé porte sur l’organisation du service communal de la garde nationale.


Le 11 octobre 1870

Depuis Paris où il commande la division des marins détachés à la défense de la ville face au siège des armées allemandes, l'amiral de La Roncière-Le Noury écrit à sa fille restée à Évreux :

Je ne sache [sic] pas que les Prussiens soient encore allés jusqu'à Évreux. Je ne sais ce que durera le siège.


Le 18 octobre 1870

Après une traversée difficile des lignes allemandes et la chute de son ballon en Belgique, le matelot et aéronaute Henri Labadie parvient enfin à Évreux où il peut distribuer de très nombreux courriers.


Le 4 novembre 1870

Chargé de prévenir l'entrée dans Évreux par La Madeleine de l'armée ennemie, un bataillon commandé par Pierre Hippolyte Bidabé combat de nuit à Guichainville et fait 26 tués parmi les Prussiens.


Le 5 novembre 1870

Le conseil municipal vote le nivellement partiel de la rue de la Petite-Cité pour la raccorder avec la place Notre-Dame.


Le 10 novembre 1870

Chef d'escadron du 4e régiment de cuirassiers à la retraite, M. Letellier confirme son testament du 1er septembre 1862 par lequel il lègue ses biens, évalués à 40 000 francs, à la ville d'Évreux.


19 novembre 1870

Les troupes prussiennes se postent sur les collines autour d’Évreux, notamment à La Madeleine, et tireraient une vingtaine de coups de canon avant de s’éloigner.


Le 21 novembre 1870

Des cavaliers allemands se montrent à l'hôtel de ville et préviennent de l’arrivée, prévue pour le lendemain, d’un corps d’occupation.


Le 22 novembre 1870

Un détachement de 500 à 600 Allemands entre en ville et plusieurs coups de feu sont tirés sur les fenêtres des maisons. Le quartier général de commandement s'installe à l'hôtel du Grand-Cerf.


Le 27 novembre 1870

Depuis Évreux où elle réside chez Marie et Joseph L'Hopital, la fille de l'amiral Camille Adalbert Marie Clément de La Roncière-Le Noury, Marie Henriette Marguerite, envoie un télégramme à son père, resté au commandement de la division des marins détachés à la défense de la ville de Paris face au siège des armées prussiennes.


Le 28 novembre 1870

Avertie par une de ses lectrices, la rédaction du quotidien Le Gaulois annonce à son lectorat que la communication entre les villes d’Évreux et du Mans sont maintenues.


Le 30 novembre 1870

Jusqu'à ce jour, c'est M. Cheviron qui donne des nouvelles à l'amiral Camille Adalbert Marie Clément de La Roncière-Le Noury, commandant de la division des marins détachés à la défense de la ville de Paris face au siège des armées prussiennes, de sa fille Marie Henriette Marguerite restée à Évreux chez Marie et Georges Lhôpital.


En décembre 1870

Les Ébroïciens et la presse locale se moquant des moeurs prussiennes et du préfet impérial von Porembski, plusieurs arrestations ont lieu et des menaces sont régulièrement lancées à l'endroit de la population.


Le 8 décembre 1870

La ville d’Évreux est occupée par environ 1 000 hommes de la Landwehr et 550 cavaliers.


Le 9 décembre 1870

Ce sont désormais 6 000 allemands des troupes d’infanterie, cavalerie et artillerie qui occupent désormais la ville d’Évreux.


Le 14 décembre 1870

Depuis le premier jour du mois et jusqu'à ce jour, c'est M. Fourichon qui donne des nouvelles à l'amiral Camille Adalbert Marie Clément de La Roncière-Le Noury, commandant de la division des marins détachés à la défense de la ville de Paris face au siège des armées prussiennes, de sa fille Marie Henriette Marguerite restée à Évreux chez Marie et Georges L'Hopital.


Le 27 décembre 1870

Le régiment des mobiles de l’Eure arrive à Bourgtheroulde où les rejoindront leurs homologues de l’Ardèche et des Landes, une batterie d'artillerie ainsi que plusieurs compagnies de francs-tireurs, dont celle d'Évreux.


Le 30 décembre 1870

Ayant reçu l’ordre de reprendre à l’ennemi Château-Robert, le 3e bataillon comprenant les mobiles de l’Eure et la compagnie de francs-tireurs d'Évreux part en début de matinée de Bourgtheroulde, puis déloge quelques heures après les prussiens de cette position stratégique surplombant la vallée de la Seine.


Le même jour (30.12.1870)

Mort au combat à Évreux de François Désiré Oury, soldat de la garde mobile de l'Eure.

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Plaque commémorant François Désiré Oury
© Jean-Christophe Oury / Geneanet
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Le 31 décembre 1870

Délogés la veille par le 3e bataillon français, les Prussiens reviennent cependant en force et prennent de nouveau position à Château-Robert, malgré la résistance de la compagnie de francs-tireurs d'Évreux.


Le même jour (31.12.1870)

Ce sont précisément 69 personnes qui auront été jugées en 1870 par la cour d'assises de l'Eure, siégeant à Évreux.


Le même jour (31.12.1870)

L'asile départemental d'aliénés de Navarre compte 432 pensionnaires, dont 245 femmes et 187 hommes.

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